jeudi 16 juillet 2009

Quatre stratégies possibles

La procédure d'inscription à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO est longue et complexe.

Le bien culturel qu'on veut faire figurer sur la liste doit remplir au moins un des dix critères suivants :

  • représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain ;
  • témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ;
  • apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue;
  • offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine ;
    être un exemple éminent d'établissement humain traditionnel, de l'utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d'une culture (ou de cultures), ou de l'interaction humaine avec l'environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l'impact d'une mutation irréversible ;
  • être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des oeuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle. (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d'autres critères);

Nous pensons que les stecci peuvent avoir des arguments et justifications pour les critères 2,3 et 6, en particulier le critère 3.

Stratégie n°1

Comme il s'agit d'un bien culturel transnational/transfrontalier il s'agirait d'impliquer l'ensemble des pays concernés, c'est à dire la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Monténégro et la Serbie. Les états parties devraient se concerter et choisir un représentant qui serait le porteur du projet. La sauvegarde du patrimoine culturel de l'ensemble de ces pays peut en effet devenir un point de ralliement pour d'anciens adversaires, leur permettre de renouer des liens, d'engager un dialogue et de reconstruire la confiance. La stratégie viserait à rétablir des liens entre les populations concernées et leur histoire culturelle, les aidant ainsi à développer un sentiment de responsabilité commune.
Le pays moteur du projet pourrait être soit la Bosnie-Herzégovine, soit le Monténégro qui actuellement est le seul parmi les pays énumérés à ne pas avoir de proposition à la liste indicative pour le patrimoine mondial de l'UNESCO.

Stratégie n° 2

Actuellement la Bosnie-Herzégovine propose les biens culturels suivants à l'inscription au patrimoine mondial. Les sites de stecci de Radimlja et Blidinje y figurent accessoirement :

http://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/5281/
http://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/5282/

La stratégie n°2 consisterait à s'appuyer sur ces deux listes indicatives afin d'inciter les autres pays des Balkans déjà mentionnés à faire des propositions similaires mentionnant les sites de stecci se trouvant dans leurs territoires respectifs. Le Jury de l'UNESCO serait ainsi davantage stimulé à se prononcer favorablement.

Stratégie n° 3

Chaque pays concerné fait sa propre proposition "individuelle'' à l'inscription des stecci sur la liste du patrimoine mondial. Cette stratégie nous semble la moins adéquate et probablement la plus longue à réaliser .
Quelque soit la stratégie adoptée, il faudrait au départ déterminer si les stecci correspondent à un bien culturel en péril, ou pas. L'argumentaire de la candidature à la liste du patrimoine mondial dépend de ce constat.

Stratégie n°4

Vu le fait que la majorité de sites des stecci est dans les régions intéressantes d'un point de vue de biodiversité (flore et faune) envisager une candidature conjointe site culturel + naturel.